jeudi 20 septembre 2012

mon apprentissage de la vie de maman #4

Ma fille était là. Elle était née. J’étais soulagée. De la douleur, physique. Parce que oui, sortir 3.830 kg, ça ne s’est pas fait dans la dentelle !!!
Pourtant, il me manquait quelque chose. Ce bébé, je le regardai, j’observai les puéricultrices s’en occuper, mon mari, ému devant cette petite fille. Mais moi, je ne ressentais rien. Je regardai ce bébé comme s’il avait été celui d’une autre. A ce moment là, je la trouvais moche. Oui c’est ça, je ne trouvai pas mon bébé joli. Je n’ai pas eu ce « vent »d’amour maternel lorsque ma fille est née. Encore aujourd’hui, je ne m’explique pas ce sentiment. Les soins me concernant ont été rapide, épisio recousue vite fait bien fait, et nous voilà tous les 3 dans un endroit réservé aux nouveaux parents, je restai en observation pendant 2 heures, avant de pouvoir redescendre dans ma chambre.
Mon mari profita de ce moment pour sortir annoncer la bonne nouvelle à la famille. Pendant ce temps, j’observais ce petit bout. C’est un peu comme si j’étais en dehors de mon corps à ce moment là. D’ailleurs, il suffit de voir les photos (que mon mari a absolument tenu à faire à ce moment là…). On y aperçoit un sourire, certes. Mais on voit bien qu’il est forcé ce sourire. A la question « voulez vous allaiter », j’avais répondu que je voulais essayer une mise au sein, je voulais voir ce que cela faisait. A ce moment là, je me disais que peut-être, c’était ce qu’il nous fallait pour avoir ce déclic toutes les deux. J’attendais peut être ce moment pour me sentir mère.
Et puis rien. La petite a commencé à téter, et le seul sentiment que j’avais, c’était que j’avais envie de la repousser. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, ma petite fille, tant désirée, attendue, couvée….je ne ressentais rien. Alors j’ai fait une chose, à ce moment là : je l’ai confiée à son père. Lui, je m’attendais à ce qu’il soit gauche, maladroit avec sa petite. Et bien non, en fait, il l’a eu lui, ce vent. Mon tendre mari a été père d’un coup. Je le voyais. Et ça m’a apaisé. Moi, à ce moment là, je n’assurai pas. Mais lui si. Il était fier, il était heureux. Et lui sur les photos, je peux vous dire qu’il a une sacrée banane !!! A ce moment là, au lieu de m’observer moi, je l’ai observé, lui. Lui si fier, si tendre, les gestes sûrs, protecteur.
J’ai passé le reste de ma journée à observer ces deux êtres qui étaient faits pour se trouver. Mon mari a donné le premier biberon à sa fille. Ça lui a fait plaisir, ça ne me dérangeait pas. Au contraire. Moi qui pensais que j’allai être à l’aise avec un bébé dans les bras, je me suis trouvée gauche, maladroite, ne sachant pas la tenir correctement.
Le soir, malgré mes demandes de rester tranquille le jour de mon accouchement, nous avons eu deux visites. L’une m’a fait un bien fou : deux collègues. Elles étaient mes amies à ce moment là, on passait la majorité de nos weekends ensembles. Elles ont débarqués à la mater à 19h avec un bouquet et deux mini bouteilles de champ. Et cette attention m’a rassurée sur le moment. Oui, j’étais une maman, oui, j’avais des amies qui étaient là, et avec qui je fêtai ça au champ. J
D’ailleurs, les présentations de ma puce furent rapides, elles étaient là pour elle, mais aussi pour moi. Voir comment j’allais. Je leur ai présenté mon « bébé sumo » (véridique…). Elles n’ont pas ri, elles ont sourit, et on a trinqué. Je savais qu’elles non plus ne la trouvaient pas jolie, mais elles n’ont rien dit. Elles ne m’ont pas menti, et c’est tout ce que j’attendais…
L’autre visite fut celle de belle maman. Un autre registre. Déjà, je n’avais pas envie de la voir. Pas à ce moment là. Et puis, (et c’est encore le cas aujourd’hui), elle s’est émerveillée devant ma fille. Complètement gaga. Moi, j’avais juste envie de lui dire d’ouvrir les yeux, que non, ma fille quelques heures après sa naissance n’était pas le plus beau bébé du monde. Mais non, c’était comme ça, c’est sa manière à elle d’être mamie. Alors je l’ai laissée faire, un peu vexée de partager ce moment avec elle avant de le faire avec ma maman, qui elle, s’était investi dans cette grossesse….
Je ne lui en veux absolument pas, mais je me suis sentie mal ce soir là, de la découvrir plus maternelle que moi à ce moment là. Puis tout le monde est parti. Mes collègues sont rentrés chez elles, belle maman aussi, et tendre mari nous a laissé passer notre première nuit…

2 commentaires:

  1. waw gros bébé à sortir en effet... j'ai hâte de savoir la suite, on ne réagit pas toute pareille à la naissance d'un enfant, parfois il faut plus de temps à certaines..

    RépondreSupprimer
  2. La suite viendra dans la semaine...merci pour ces commentaires!!!

    RépondreSupprimer